Dans l'atelier Improvisation, on s’exerce à construire, à improviser un contrepoint, c’est à dire une polyphonie, et cela en temps réel.
L’improvisation est souvent redoutée dans la pratique musicale dite classique, mais elle est souvent aussi désirée, car on y éprouve le plaisir de la compagnie (pour ne pas dire du compagnonnage) et elle permet de développer une nouvelle compréhension de la musique et une nouvelle qualité d’écoute mutuelle.
Elle est utile pour s’entraîner à être dans l’instant et aussi pour construire la maîtrise d’un style, pour le méditer à l’avance…
Qu’en dit Victor Hugo, grand improvisateur en politique ?
La pré-méditation fait que, lorsqu’on parle, les mots ne viennent pas malgré eux ; la longue incubation de l’idée facilite l’éclosion immédiate de l’expression. L’improvisation n’est pas autre chose que l’ouverture subite et à volonté de ce réservoir, le cerveau, mais il faut que le réservoir soit plein.
Victor Hugo, Actes et paroles, Livre I, p. 34 (éd. J. Hetzel)
Dans la plupart des cas, nous improvisons sur une mélodie donnée, le Cantus Firmus (CF), « chanter sur le livre » consiste à scruter avec attention les notes du CF pour discerner celles qui feraient avec lui de bonnes consonances. Ainsi, le signe écrit est traité comme une source d‘inspiration et non plus comme un carcan dont on ne peut se libérer.
Dans d’autres cas il n’y a pas de mélodie au départ, mais un projet (construire un canon à la quinte, par exemple) qui guide la composition.
Parfois encore, le projet se construit au fur et à mesure, en réaction au déroulement de la musique…
Tout cela suppose une vraie préparation, tant pour faire connaissance avec les éléments avec lesquels on va jouer, que pour s’entraîner à comprendre et à appliquer les règles du jeu. Et c’est dans la préparation que le jeu commence…